L'arbre est mort. Ses branches desséchées se dressent encore vers le ciel. Il cherche la lumière. Une vie figée dans l'attente éteinte, immobile, nulle étreinte ne viendra le secourir. Quelques corbeaux errant viennent parfois se poser à son sommet. Il fait partie des meubles du paysage obscur de nos ombres.
J'aime le regarder. Cette mort sculptée naturellement dans du bois prend les apparences de la lèpre. La chair tombe, s'arrache de ses membres pendant que son squelette de branches continue de s'élever vers l'infini.
Je regarde cet arbre et je souris. N'est-il pas joli le matin aux aurores quand le soleil inonde les espaces vides distillés au cœur de ses branchages ? Un grand calme m'envahit. L'arbre est mort, mais la lumière disperse ses reflets tout autour.
Puis des éclats de rire viennent se briser dans la boue. Des larmes coulent le long des cascades du désir. L'arbre ensorcelle. Ses racines puisent dans les tréfonds de notre passé, ses branches se transforment en pinceaux pour dessiner l'histoire. Là où le temps ne fait qu'UN, l'arbre meurt, comme nous mourons à la vie pour renaître au présent.
Septembre 2009
0 Commentaires